
( AFP / FABRICE COFFRINI )
Ces travailleurs sont 70% à recevoir des plaintes des proches concernant leurs horaires, suggérant "des difficultés à articuler vie familiale et vie professionnelle", révèle cette enquête publiée jeudi 21 novembre.
Plus d'heures de travail par semaine, d'horaires atypiques, moins de soutien social... Une enquête publiée jeudi 21 novembre met en lumière les disparités entre les salariés et les travailleurs qui passent par des plateformes numériques comme les livreurs, les chauffeurs de VTC ou même les professionnels de santé.
Ils travaillent en moyenne 42 heures par semaine, soit plus que les salariés (36 heures). Les pratiques sont toutefois hétérogènes : 28% de ces travailleurs ont un temps de travail hebdomadaire inférieur à 35 heures, tandis que 61% travaillent 40 heures ou plus, selon cette enquête de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail et de l’Emploi. Ces disparités renvoient à la diversité des activités de ces travailleurs qui n'ont qu'une innovation en commun : ils accèdent à leur clientèle via une ou plusieurs plateformes numériques. Ils peuvent travailler dans le transport de personnes ou de marchandises, dans les loisirs, l'hôtellerie-restauration, le bâtiment, l'artisanat ou la santé. "Cette population, ses conditions de travail et son état de santé demeurent relativement peu connus", note la Dares, et cette enquête réalisée auprès de 28.122 personnes en emploi, dont 600 travailleurs concernés, permet d’apporter "un premier éclairage statistique sur ces questions".
"Ils considèrent plus souvent que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur"
Ces travailleurs ont des horaires de travail plus atypiques que la moyenne, travaillant plus souvent le soir, la nuit ou très tôt le matin (à 75%) ou le week-end (88%) que les salariés ou les autres indépendants. Dans ce contexte, ils sont 70% à recevoir des plaintes des proches concernant leurs horaires, suggérant "des difficultés à articuler vie familiale et vie professionnelle". Les travailleurs de plateforme sont 58% à voir leur travail noté par des clients ou le public (note chiffrée, étoiles, smileys, etc.), contre 20% des salariés et 29% des autres indépendants.
Ils manquent davantage de soutien social que les autres indépendants, et surtout que les salariés, selon l'étude. Ils se sentent aussi "plus souvent isolés, reçoivent moins d’aide et considèrent plus souvent que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur". Ils sont moins désireux que les salariés de changer de situation professionnelle, mais quand c'est le cas, ils invoquent le plus fréquemment l’amélioration des conditions de travail ainsi que la préservation de leur état de santé. 21% des travailleurs de plateforme se voient proposer des formations pour améliorer leurs compétences et 12% des informations ou des équipements pour protéger la santé au travail.
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